Pont inutile
Pont inutile, ne traversant ni eau, ni gouffre,
tu as bien ta raison d’étre. Laquelle ? Bambou vibrant,
il ne serait qu’à toi vassal. En as-tu marre du pas
qui te traverserait, et marre aussi de l’oeil
collé, avide, à ta fibre et à ton muscle.
(Humiliante, pour toi, est toute virile explication.) Qui veut
t’effleurer de sa main, touche à ton ombre; et qui
croit toucher à ton ombre, atteint à l’Utopie.
Pont inutile, vieux pont
sans traces de pas, vide de sens, stérile dans ton mutisme,
avons-nous aspiré (a grand peine souvent) à déceler un sens
jusqu’ à ce grain de poussière! Ton créateur,
ce fut un monstre Architecte qui,ironique, passa par là
pour nous humilier à fond, par toi. Si l’on coupait la tête
aux premiers des inventeurs (pour découvrir ainsi
le fin fond de leurs secrets), tu peux me la couper! Pont inutile,
le génie du mal respire à tes côtés. A tes côtés
on reste, même si tu nous abats. On n’a rien à perdre.
On n’a rien à gagner. On respire à tes côtés,
sans te toucher. Ce n’est qu’en la pensée qu’on te traverse,
en route vers cette terra damnata, là -bas d’où
pas un messager n’a annoncé la moindre ombre de message.
Pont inutile, ne traversant ni eau, ni gouffre,
tu as bien ta raison d’étre. Laquelle ? Bambou vibrant,
il ne serait qu’à toi vassal. En as-tu marre du pas
qui te traverserait, et marre aussi de l’oeil
collé, avide, à ta fibre et à ton muscle.
(Humiliante, pour toi, est toute virile explication.) Qui veut
t’effleurer de sa main, touche à ton ombre; et qui
croit toucher à ton ombre, atteint à l’Utopie.
Pont inutile, vieux pont
sans traces de pas, vide de sens, stérile dans ton mutisme,
avons-nous aspiré (a grand peine souvent) à déceler un sens
jusqu’ à ce grain de poussière! Ton créateur,
ce fut un monstre Architecte qui,ironique, passa par là
pour nous humilier à fond, par toi. Si l’on coupait la tête
aux premiers des inventeurs (pour découvrir ainsi
le fin fond de leurs secrets), tu peux me la couper! Pont inutile,
le génie du mal respire à tes côtés. A tes côtés
on reste, même si tu nous abats. On n’a rien à perdre.
On n’a rien à gagner. On respire à tes côtés,
sans te toucher. Ce n’est qu’en la pensée qu’on te traverse,
en route vers cette terra damnata, là -bas d’où
pas un messager n’a annoncé la moindre ombre de message.